FORMATION Ψ RECHERCHE Ψ ÉTUDES Ψ INTERVENTION
Jean-Pierre VOUCHE
Parmi les victimes des attentats, certaines racontent avoir « essayé jusqu’à six psys » pour en trouver un qui leur conviennent ; d’autres sont tombées sur des « charlatans ». D’autres encore ne ressentent qu’aujourd’hui, plusieurs mois après le drame, la nécessité de se faire accompagner, sans savoir à qui s’adresser. « Beaucoup de victimes ont du mal à rentrer dans un parcours de soins continu et constructif, confirme Alexis Lebrun, porte-parole de l’association de victimes Life for Paris. Non seulement l’offre n’est pas suffisante mais elle est dispersée, entre les différentes approches, celles qui sont remboursées ou non… »Le centre de la résilience pensé sous le gouvernement HOLLANDE, devait répondre à trois objectifs : « impulser des travaux de recherche », « concevoir des formations » et « tenir à jour une liste d’experts et de personnes-ressources mobilisables ».
● Car il y a nécessité de mieux coordonner l’offre de soins et informer.
Une annonce qui avait été saluée par les professionnels. « Il y a un besoin de mieux coordonner l’offre de soins et de mieux informer les victimes qui peinent parfois à y accéder, expliquait Gilbert Vila, pédopsychiatre à l’hôpital Trousseau à Paris. Quant à la recherche, la France n’est pas en retard sur la prise en charge du psychotraumatisme, on connaît les différentes approches de thérapie et de traitement mais il est vrai qu’on ne sait pas toujours, pour une victime donnée, comment faire au mieux pour qu’elle puisse avancer. »Outre les psychothérapies classiques, les approches comportementales et cognitives ou la méthode EMDR ( approche de psychothérapie qui utilise la stimulation sensorielle des deux côtés du corps, soit par le mouvement des yeux soit par des stimuli auditifs ou cutanés, pour induire une résolution rapide des symptômes liés à des événements du passé.) ont été « validées scientifiquement », « mais d’autres mériteraient d’être étayées, comme l’hypnose ». « On imagine que le psychanalyste est toujours derrière son divan, mais notre profession s’est impliquée dans le traitement du trauma dès la Première Guerre mondiale ! », selon la psychanalyste Geneviève Welsh, qui a reçu, au centre Jean-Favreau, des victimes de Paris et de Nice. « On propose quatre ou cinq consultations gratuites pour voir si la personne peut surmonter son traumatisme et ensuite, on détermine s’il faut engager un travail au long cours. Nous organisons aussi des consultations de groupe, avec plusieurs victimes qui élaborent ensemble un récit collectif. Cela les place dans une position active par rapport à l’impuissance ressentie pendant l’attaque. La mise en mots, elle, permet de contenir l’intensité du traumatisme. »
● Besoin aigu concernant les enfants
Enfin, le besoin de recherche est particulièrement aigu concernant les enfants. « À Nice, de très nombreux enfants ont été des victimes, y compris des bébés que l’on reçoit ici avec leurs parents », selon Florence Askenazy, pédopsychiatre à l’hôpital Lenval. Plus de 2 500 consultations y ont été réalisées depuis le 14 juillet 2016. « Comment ces enfants vivront-ils sur le long terme le fait qu’eux-mêmes ou leurs parents ont été touchés ? Comment le fonctionnement familial a-t-il été bouleversé ? Une étude épidémiologique est prévue, mais on attend des financements. ».S’avouant « un peu débordée par la masse de travail », elle insiste aussi sur le besoin de formation. « Nous avons été aidés dans l’urgence, mais on manque de professionnels pour assurer les soins sur le long terme et recontacter les gens qui ne sont pas venus spontanément nous voir. Il faut qu’on tisse davantage de réseaux entre l’hôpital, le secteur libéral et les associations de victimes. »Ce serait l’un des enjeux du centre national de la résilience, qui serait décliné en centres territoriaux dans plusieurs villes. Juliette Méadel entendait aussi « labelliser » des professionnels capables de prendre en charge le psychotraumatisme. « Il y a clairement une nécessité de spécialiser l’offre de soins. Il y a en France une masse de psychologues compétents qu’il faut identifier et mobiliser. Car il est tout simplement inacceptable de laisser des victimes de côté : on ne peut pas ne rien leur proposer ». Cindy PELLEGRINI a perdu 6 membres de sa famille à NICE elle nous déclare « j’ai conscience que l’empathie et la compassion ne fonctionnent qu’à moyen terme. ». comment survivre après l’Horreur ?Karim a eu les deux jambes écrasées par le camion à NICE, il vient le 16 juin 2017 de sortir de l’hôpital des Invalides de Paris, il a découvert sa capacité de résilience c’est une force qui le poussait à agir, il marche 3 kilomètres chaque jour pour sa rééducation. Le reste du temps dans sa chaise électrique il arpente PARIS il peut boire un café en terrasse il a le sentiment de revivre, il circule tellement qu’il en use sa batterie ! Se battre et reprendre ses droits sur la barbarie !
On constate la sérénité des familles endeuillées, le discours ce 14.07.2017 à NICE du chef de l’Etat est un soulagement et une fierté pour les proches des victimes. 740 dossiers sont encore, un an après, en cours de traitement pour le fond de garantie chargé d’indemniser les victimes de NICE.
JP VOUCHE.
Samedi 15 juillet 2017
DES ACTES APRÈS LES PAROLES POUR L'ACCOMPAGNEMENT DES PROCHES DE VICTIMES
ET DES SURVIVANTS DES ATTENTATS !
L’ex-secrétaire d’État chargée de l’aide aux victimes, Juliette Méadel, annonce en mars 2017 la création d’un Centre national de ressources et de résilience. Il permet d’orienter les victimes d’attentats dans leur prise en charge et d’impulser des recherches sur le psychotraumatisme. Après que soit « gelé » ce secrétariat d’État, qu’en sera-t-il sous le gouvernement Macron ?
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Participation de Jean-Pierre VOUCHE à l'émission de Ruth Elkrief "Il y a un an, l'attentat de Nice"
– Édition spéciale de 19h à 20h30 sur les commémorations à Nice.
Jean-Pierre Vouche répond aux questions de l'animateur Philippe Gaudin à 19h16, 19h35 (video 1) et 20h06 (video 2)
[voir la video 1]
[voir la video 2]
Extrait d'un article du Docteur Eric Brayer, psychologue niçois (le Parisien, 14/07/2017)
Tous mes patients ont été impactés.… J'ai soigné un serveur du palais de la Méditerranée qui ramassait des cadavres, des membres, mais qui ne parvenait pas à mettre des images dessus. C'est une espèce d'amnésie qui s'est mise en marche pour assurer une protection. Il est important de débriefer ses patients pour les maintenir en tension, afin qu'ils puissent faire des rêves et des cauchemars pour gérer la charge traumatique... … Certains patients, notamment des enfants, ont décompensé il ne pouvait plus sortir de chez eux.« La commémoration va réactiver le traumatisme »Le personnel médical a été particulièrement marqué. Au bout d'un an, le travail est effectué au niveau psychologique. Les patients sont débarrassés du post-traumatique classique : la résurgence, la répétition, les cauchemars, les images imposées à la commémoration vont réactiver le traumatisme. Je suis de ceux qui pensent que d'un point de vue symbolique, il est nécessaire d'organiser des commémorations, au moins un an après, mais évitons de cultiver la victimisation de la population niçoise. Il faut que l'on puisse dépasser ce drame, avancer.
Vendredi 14 juillet 2017
IL Y A UN AN, L'ATTENTAT DE NICE
L'ATTENTAT DE NICE LE 14 JUILLET 2016
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